Qui sommes nous...

Les trois Gros et Kiki le chien... Nous vivons à bord d'un voilier nommé Carpe Diem, et pour être à la hauteur de cette devise horacienne, nous partons à l'aventure et à la rencontre de la nature sauvage, des paysages uniques et bouleversants et des gens, dans toute leur diversité...

mardi 28 juin 2011

Encore quelques jours....

    Ma façon de naviguer a évoluée durant ces 10 dernières années, d’une manière plutôt aléatoire. Au début, complètement bleue, j’ai stressé chaque fois qu’on s’approchait d’un port, effrayée par les surprises vicieuses d’un banal amarrage. Il faut dire, que mon premier tour de la Corse en février 2002,  était plus qu’instructif quand il s’agit des bouées, des pendilles et tout autre système d’immobilisation du bateau. Entre mes efforts de retenir le bateau de 13m sur la place de 15m, en passant presque par-dessus des filières (et craignant de décevoir le capitaine, inconscient que la distance entre la bouée et l’avant  du bateau, dépassait largement la longueur de la gaffe), et les sauts périlleux à partir d’une minuscule marche, qui m’impressionnait tellement, que du coup j’oubliais d’attacher le navire….. Et oui, j’appris vraiment beaucoup cette année là… Par exemple j’ai pris conscience de la dangerosité des pontons flottants, et maintenant je sais qu’il faut éviter de se trouver au bout de cette construction, si une personne plus lourde que moi (en occurrence Patrick) s’apprête à sauter… Sinon, on se trouve facilement dans l’eau glaciale jusqu’aux genoux, luttant pour ne pas dégringoler carrément dans le port. (De l’autre coté l’ingénieur qui a conçu ces merveilles était surement u  poids plume.)
  En tous cas mes premiers exploits en tant que matelot, m’ont rendus confiante envers la mer et beaucoup moins envers les inventions terrestres. A une exception près : la remonté de Cargèse vers Calvi.  Ce qui a commencé au moteur, avec un soleil presque estival, a tourné soudainement, dans les environs de Porto, faisant que notre embarcation ressemblait au sous marin Neptune de 20000 miles sous les mers.  
  Mais après il y avait l’Atlantique…et les vagues de travers de presque 10m de haut, entre Lanzarote et Ténériffe dans les Iles Canaries, qui pour la première fois m’ont fait douter de la résistance de notre coquille de noix dans cette immensité des éléments. Mais le bateau a survécu,  et même il n’était pas trop amoché vu la nuit d’enfer qu’il venait de passer. A moi, il m’a fallu plusieurs semaines pour réapprendre de me sentir à l’aise à bord. Mais après…. c’est la croisière Costa qui a commencé. Des tonnes des bouquins et les journées passées tranquillement sur la banquette en compagnie de John Grisham, la fondue savoyarde au plein milieu de l’océan, la pêche et les carpaccios de dorades Coryphènes, les dauphins et les baleines autour…

  Et ensuite c’est la présence de Julie à bord, qui a complètement chamboulé mes habitudes d’un matelot fainéant. Il n’y avait plus de place ni de temps pour lézarder au soleil, car même si la plus jeune des Gros était (et est toujours) très gentil comme bébé, elle a pris très vite ses marques sur le bateau, en grimpant partout à la première seconde de notre manque d’attention. Mais surtout, c’est grâce à Julie qu’on a découvert une autre dimension de nos escapades : l’émerveillement devant tout ce qui se passe autour : les nuages, qui prennent des formes des créatures imaginaires, des dauphins, qui n’ont plus rien d’ordinaire et les vagues pendant des tempêtes, qui sont géniales, car on voit l’arc en ciel dans les reflets des gouttes d’eau…
  Cette année notre voyage va être encore plus familial, car le fils de Patrick, Greg et sa femme Sandra, vont nous rejoindre dans notre périple. Et je pense que c’est pour ça que tous les deux, on essaye au mieux de préparer Carpe Diem contre toutes les mauvaises surprises de la traversée (est-ce réellement possible ?). On espère que ces vacances resteront inoubliable pour toute la famille, mais pour l'instant il reste encore pas mal de choses à fixer. Alors... au boulot!!!

jeudi 23 juin 2011

J-8…. Grande préparation…


  Si une chose est sûre dans les préparatifs de voyage, c’est qu’on n’est jamais vraiment prêts… Aussi méticuleux que l’on puisse être, ou bien organisé, il y toujours un nouveau problème qui surgit derrière chaque réussite… comme une sorte de loi de Murphy : réparation d’une chose conduit inévitablement à la panne de la chose suivante…
  Alors nous voilà, avec les planchers grands ouverts (en fait un morceau s’est fermé prématurément sur mes orteils, modifiant « légèrement » ma démarche…), les outils éparpillés de partout, les câbles, avec leurs fils dénudés, qui menacent : « Ha, vous avez oublié de me brancher ! ». Les jours passent et la date du 1er juillet, à laquelle nous allons quitter le port, s’approche à la vitesse de l’Hydroptère…


  Aujourd’hui c’est la journée « l’éolienne ». Pendant nos aventures grecques, quelques aimables Allemands, à qui le bruit de la machine a cassé les oreilles un peu trop, ont bloqués les pales avec un bout. Le résultat : une pale qui a littéralement traversé le pont, me manquant de vraiment très peu, et deuxièmement : plusieurs jours de travail pour réparer les câbles sectionnés, refaire la peinture et finalement, fixer l’éolienne proprement à sa place.

  Mais la plus grande aventure concernait la barre, et plus précisément ses roulements. Même si j’ai utilisé ce terme bien technique assez souvent et avec une grande nonchalance, en expliquant aux copains et aux curieux, ce que Patrick était en train de faire, la vérité est que je n’ai pas la moindre idée de ce qui n’allait pas rond…  Pour moi, le problème c’était ce grand trou dans le cockpit à la place habituelle de la barre. Sans grandes connaissances techniques, uniquement intuitivement, on sentait que le bateau ne pouvait pas partir comme ça…
Heureusement, le monde de marins n’est pas celui de vautours, ni de corbeaux, comme dans une chanson de Cabrel, mais de gens gentils, ouverts et prêts à donner un coup de main à n’importe quelle heure, ou dans n’importe quels circonstances.  Au moins dans la plupart des cas… Et il faut dire que nous avons eu toujours beaucoup de chance… Ainsi ici, à port Fréjus, nous avons notre ange gardien technique, Olivier, qui non seulement a aidé Patrick à résoudre de multiples casse-têtes de nature mécanique-« plombistique »- électrique etc. mais aussi, qui par une force surnaturelle catalyse les mauvais esprits qui s’emparent de Patrick chaque fois que quelque chose va de travers. Du coup, au lieu de crier, s’énerver tout seul, et blâmer la première personne en vue de tous les malheurs qui lui arrivent (comme par exemple Kiki le chien, soudainement coupable de la disparition d’une vise très importante), le capitaine du Carpe Diem devient calme et raisonnable, et poursuit tranquillement la réparation, capable même de plaisanter en cette précieuse compagnie…

  De l’autre coté il faut admettre que devant les mystères des installations quelconques sur un navire, même cinq cerveaux ne sont pas de trop. Comme nous avons pu le constater la dernière fois… Patrick a décidé que le petit gout-à-goute sortant du chauffe-eau, qu’on n’entendait même pas, et qui ne risquait pas faire déborder de travail notre pompe de cale, nécessite quand même le changement de soupape. Et ce là que tout a commencé… D’abord, en vidant le chauffe-eau l’eau a débordé et un peu noyé la cale où sont situées les batteries. Ensuite, après le changement de soupape et la mise en route, Patrick a constaté avec la plus grande surprise, que nous étions désormais dépourvus de l’eau chaude… Alors il a de nouveau vidé le chauffe-eau, tout vérifié, de nouveau rebranché…. rien. Pas grave, on se lave en chauffant de l’eau dans une casserole. Au petit matin Patrick renouvelle son essai – et là une autre surprise : on n’a plus d’eau de tout… Du coup Olivier vient à l’aide, et commence la chasse à la panne : est-ce le chauffe-eau ?, la clarinette ? (quel joli nom pour un bout de métal et des tuyaux), le réducteur de pression? Bref, tant de possibilités qu’il faut vérifier une par une. Après trois heures, et les innombrables montages/démontages des différents morceaux du bateau, le problème a apparut… dans les robinets.   Le calcaire du fond du chauffe-eau est aussi parti en voyage organisé, en se propageant petit à petit dans la tuyauterie du yacht, et en se trouvant enfin coincé dans les petits filtres des mitigeurs. Heureusement Patrick a pu vite partir à Castorama pour acheter le nouveau matériel (fiable à 50 % - seulement une boîte était complète), mais le soir, après une longue douche tant rêvé, la réalité nous a rappelé la loi de Murphy : dans l’eau jusqu’aux demi mollets j’ai pu constater que la pompe de douche a cessé de fonctionner…